Atisokan-Tipatcimowin

Histoire
L’histoire est la petite sœur de la langue. C’est elle qui, depuis 8 000 ans, raconte notre manière de vivre, l’arrivée des Européens, le troc des fourrures, la guerre avec les Iroquois et les Anglais, puis la sédentarisation forcée, les pensionnats, et la perte… Perte des enfants, de la famille, de la dignité, de la langue, de la culture et même la perte de soi-même, dans toute cette douleur. Il y a cette histoire terrible, qui fait de nous des êtres blessés, mais aussi des êtres résilients. Puis il y a aussi cette autre histoire, celle qui a construit l’imaginaire de notre culture, dans notre langue à nous, dans cette manière de penser propre à l’anicinabemowin. C’est l’histoire de la création de la Terre-Mère, celle des premiers Anicinabek, celle qui, parce qu’elle sait désigner les choses, les fait exister du même coup. C’est elle qui explique, au-delà du réel, la relation entre chaque chose, l’influence des êtres spirituels, la magie des pierres de fées et la force de guérison du territoire.