Mission

Pourquoi Nipakanatik?

Nipakanatik a pour mission de rassembler, préserver et diffuser les archives sur l'histoire des Anicinabek de manière à restaurer la mémoire de nos ancêtres et à revitaliser notre culture.

Ce mot anicinabemowin désigne la structure d’un wigwam, soit l’ensemble des perches qu'on assemble avant de tendre la toile. C’est la base de ce qui nous servait d’abri pour raconter nos histoires et transmettre nos connaissances.

Nipakanatik abrite la culture afin de permettre la transmission des enseignements entre les générations, où qu'on soit, à partir d'un téléphone ou d'un ordinateur.

Vision

Comment est née l'idée?

Champ d'action

6 thèmes concernés

Tout comme la structure d’un wigwam se compose de différentes perches, Nipakanatik couvre 6 thèmes qui représentent les éléments essentiels de notre culture. Chacun de ces thèmes constitue un aspect qu’il convient de mieux connaître et de mieux transmettre aux jeunes.

Aki

Territoire
Chaque famille habitait et protégeait ses territoires ancestraux, dont elle connait le nom des cours d’eau, des montagnes, et les secrets millénaires chuchotés par les arbres. Nous sommes tous les enfants de la Terre-Mère, dont les arbres sont les cheveux et les rivières, les veines. Nous lui appartenons et avons chacun une place bien définie auprès d’elle. Elle est à la fois notre mère et notre demeure, elle tient une place au centre de notre culture et son équilibre est notre équilibre à tous. C’est en se déplaçant sur le territoire que nous comprenons le sens des choses et que nous apprenons à gérer les moments importants et essentiels. Nous sommes les enfants dépossédés de ce sein maternel, enchainés à un petit morceau du paysage que l’on parcourait autrefois en entier. Du territoire Cri au Nord, à celui des Atikameks à l’Est et celui des Ojibwés à l’Ouest, l’anicinabe Aki s’étendait ainsi jusqu’au fleuve Saint-Laurent, au Sud. Il était et restera toujours notre maison, notre temple, notre patrimoine.

Anicinabe ocitowin

Arts
Il n’y a pas de mot pour l’art en anicinabemowin. Cependant, nous savons reconnaitre et créer de la beauté ; Minwashin. Dans nos chants millénaires, dans nos danses inspirées, dans les bordures colorées qui avivent nos vêtements. Que ce soit pour s’amuser, passer le temps, pour décorer ou pour marquer des points de repère, nos ancêtres sculptaient, gravaient, dessinaient, brodaient, dansaient, chantaient et racontaient. Artistes depuis toujours sans le savoir, nous exprimons notre culture à travers nos créations. Notre art est le témoin de notre existence, de notre connaissance et de notre savoir. Si la transmission de ces savoirs et de ces savoir-faire a toujours été primordiale, c’est que la connaissance de ceux-ci résulte dans un savoir-vivre propre à la Nation.

Atisokan-Tipatcimowin

Histoire
L’histoire est la petite sœur de la langue. C’est elle qui, depuis 8 000 ans, raconte notre manière de vivre, l’arrivée des Européens, le troc des fourrures, la guerre avec les Iroquois et les Anglais, puis la sédentarisation forcée, les pensionnats, et la perte… Perte des enfants, de la famille, de la dignité, de la langue, de la culture et même la perte de soi-même, dans toute cette douleur. Il y a cette histoire terrible, qui fait de nous des êtres blessés, mais aussi des êtres résilients. Puis il y a aussi cette autre histoire, celle qui a construit l’imaginaire de notre culture, dans notre langue à nous, dans cette manière de penser propre à l’anicinabemowin. C’est l’histoire de la création de la Terre-Mère, celle des premiers Anicinabek, celle qui, parce qu’elle sait désigner les choses, les fait exister du même coup. C’est elle qui explique, au-delà du réel, la relation entre chaque chose, l’influence des êtres spirituels, la magie des pierres de fées et la force de guérison du territoire.

Icikiciwin

Langue
Au centre de la tête, au centre de l’homme, au centre de la communauté, se trouve la langue. Elle module notre façon de penser la vie et de voir ce qui nous entoure de façon commune, partagée depuis des lunes. Elle s’articule et se pense dans le mouvement, tout comme celui-ci accentue le sens de nos gestes et de nos mots. Elle s’est construite et s’apprend en mouvement, sur le territoire, entre deux coups de rame, pendant les portages et les autres trajets. Grâce à elle, dans nos têtes, il n’y a rien de plus grand, rien de plus petit, mais tout se complète pour former un ensemble harmonieux. Elle est ce qui a permis de transmettre notre histoire et notre culture, d’abord d’une oreille à l’autre, puis par l’écriture. Parfois imposée, parfois réduite au silence et bannie, elle a été affaiblie, punie, colonisée, envahie par les mots d’une autre langue, salie par les bouches d’une autre culture. Aujourd’hui, il nous faut la soigner, la laver avec tendresse et la nourrir. Elle porte l’espoir, les valeurs et l’autonomie de la nation.

Kapakitinamâgonâniwak

Patrimoine
Ce qu’il nous reste de nos ancêtres, chaque petite chose qu’ils ont laissée derrière eux ou qu’ils nous ont donnée, est le témoin de notre culture millénaire. Notre patrimoine nous enseigne les façons de faire des Anciens, nous révèle leur imaginaire, leur créativité et leur ingéniosité pour faire face aux difficultés. Ce sont leurs histoires, nos histoires. Les objets qu’ils ont confectionnés de leurs mains et les noms qu’ils ont donnés aux paysages sont notre héritage. Bien que le concept de patrimoine n’existe pas dans la culture anicinabe, nous devons protéger ce patrimoine, car il est la mémoire de notre culture et de notre histoire que nous souhaitons léguer à notre tour aux générations futures.

Manitowiwin

Spiritualité
Nous sommes connectés à un monde spirituel, au monde des esprits et aux esprits eux-mêmes. De temps en temps, il faut se concentrer et ressentir cette connexion pour s’en aller au-delà de ce que les cinq sens nous disent. Il faut décoller de ces sens corporels, ancrés dans le réel, afin de se retrouver et retrouver la raison de notre existence sur le territoire. Il y a des moments où il est nécessaire de s’arrêter et simplement chercher à comprendre. Il est important de se reconnecter à ce monde qui n’est pas tangible, mais toujours proche de nous, à l’intérieur de nous-même. Et nous devons nous ouvrir au monde, par les rituels et cérémonies ancestraux, pour le ressentir et le comprendre et accéder aux connaissances liées aux manifestations autour de nous, de la parole d’un ainé à la présence d’un aigle. Il faut savoir reconnaitre, d’abord, et pouvoir lire, ensuite, les signes.